Traduzioni di Arjeta Vucaj
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Cementificato
A volte basta un niente. Il mio sangue si trasforma in veleno e divento duro come cemento.
I miei amici scuotono la testa. Non è la paralisi che bisogna temere sopra ogni cosa, ma l’asfissia che ne risulta; allora si decidono. Vanno a cercare i loro martelli, ma una volta tornati, esitano ancora e girano le maniche tra le dita. Uno dice: «Vado a cercare un mandrino, è meglio», e così provano a guadagnare tempo. Tuttavia comincio ad ammorbidirmi. Si vedono (poiché mi hanno svestito per provare la sensazione di aver fatto qualcosa), si vedono come dei ciottoli emersi sopra la pelle. Rimpiccioliscono e presto si dissolvono. E subito i miei amici che nascondono i loro martelli in ogni angolo. Vedo il loro imbarazzo, ma io stesso in uno troppo grande per parlare. In effetti, non posso sopportare che mi si veda nudo. Ci sono allora dei minuti di un silenzio opaco che non saprei raccontare.
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Bétonné
Il suffit parfois d’un rien. Mon sang tourne en poison et je deviens dur comme du béton.
Mes amis hochent la tête. Ce n’est pas la paralysie surtout qu’il faut craindre, c’est l’asphyxie qui en résulte; ils se décident alors. Ils vont chercher leurs marteaux, mais une fois revenus, ils hésitent encore et tournent le manche entre leurs doigts. L’un dit: « Je vais chercher un mandrin, ce sera préférable », et ainsi ils essaient de gagner du temps. Cependant je commence à m’amollir. On voit (car ils m’ont déshabillé pour éprouver le sentiment d’avoir fait quelque chose), on voit comme des galets venus sous la peau. Ils s’amoindrissent et bientôt se dissolvent. Alors vivement mes amis de cacher leurs marteaux dans tous les coins. Je vois leur embarras; mais moi-même dans un trop grand pour parler. En effet, je ne peux supporter qu’on me voie nu. Il y a alors quelques minutes d’un silence opaque que je ne saurais raconter.
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Un punto, è tutto
L’uomo – il suo essere essenziale – non è che un punto. È questo solo punto che la Morte inghiotte. Deve dunque stare attento a non essere circondato.
Un giorno, in sogno, fui attorniato da quattro cani e da un piccolo ragazzo cattivo che li comandava.
Il male, la difficoltà inaudita che ebbi a colpirli, me ne ricorderò per sempre. Che sforzo! Sicuramente, toccai degli esseri, ma quali? In ogni caso i miei avversari furono sconfitti al punto di scomparire. Non mi sono lasciato ingannare dalla loro apparenza, credetemi; non erano altro che dei punti, cinque punti, ma molto forti.
Un’altra cosa, è così che comincia l’epilessia. I punti allora camminano su di voi e vi eliminano. Soffiano e siete invasi. Di quanto tempo si possa ritardare il suo primo attacco, me lo domando.
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Un point, c’est tout
L’homme – son être essentiel – n’est qu’un point. C’est ce seul point que la Mort avale. Il doit donc veiller à ne pas être encerclé.
Un jour, en rêve, je fus entouré de quatre chiens, et d’un petit garçon méchant qui les commandait.
Le mal, la difficulté inouïe que j’eus à le frapper, je m’en souviendrai toujours. Quel effort! Sûrement, je touchai des êtres, mais qui? En tout cas, mes adversaires furent défaits au point de disparaître. Je ne me suis pas laissé tromper par leur apparence, croyez-le; eux non plus n’étaient que des points, cinq points, mais très forts.
Autre chose, c’est comme ça que commence l’épilepsie. Les points alors marchent sur vous et vous éliminent. Ils soufflent et vous êtes envahis. De combien de temps peut-on retarder sa première crise, je me le demande.
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Uno straccio
Ho incontrato raramente nella mia vita persone che avessero bisogno come me di essere rigonfiate ad ogni istante.
Non mi invitano più nel mondo. Dopo un’ora o due (dove dimostro un contegno almeno uguale alla media), ecco che mi accartoccio. Mi accascio, non ci sono quasi più, la mia giacca si appiattisce sul mio pantalone appiattito.
Allora, le persone presenti si tengono occupate con dei giochi di società. Vanno subito a cercare il necessario. Uno mi attraversa con la sua lancia, oppure usa una sciabola. (Si trovano, ahimè, armamentari in tutti gli appartamenti). Un altro mi assesta gioiosamente dei grossi colpi di mazza con una bottiglia di vino di Moselle, o con uno di quei grossi doppi litri di Chianti, come ce ne sono; una persona affascinante mi dà dei vivi colpi con i suoi tacchi alti; il suo riso è flautato, la seguiamo con interesse e il suo vestito va e viene, leggero. Tutti sono pieni di entusiasmo.
Tuttavia, mi sono rigonfiato. Mi spazzolo in fretta gli abiti con le mani, e me ne vado scontento. E tutti scoppiano a ridere dietro la porta.
Le persone come me devono vivere da eremiti, è meglio.
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Un chiffon
J’ai rarement rencontré dans ma vie des gens qui avaient besoin comme moi d’être regonflés à chaque instant.
On ne m’invite plus dans le monde. Après une heure ou deux (où je témoigne d’une tenue au moins égale à la moyenne), voilà que je me chiffonne. Je m’affaisse, je n’y suis presque plus, mon veston s’aplatit sur mon pantalon aplati.
Alors, les personnes présentes s’occupent à des jeux de société. On va vite chercher le nécessaire. L’un me traverse de sa lance, ou bien il use d’un sabre. (On trouve hélas! des panoplies dans tous les appartements.) L’autre m’assène joyeusement de gros coups de massue avec une bouteille de vin de Moselle, ou avec un de ces gros doubles litres de chianti, comme il y en a; une personne charmante me donne de vifs coups de ses hauts talons; son rire est flûté, on la suit avec intérêt et sa robe va et vient, légère. Tout le monde est plein d’entrain.
Cependant, je me suis regonflé. Je me brosse vite les habits de la main, et je m’en vais mécontent. Et tous de pouffer de rire derrière la porte.
Des gens comme moi, ça doit vivre en ermite, c’est préférable.
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Felicità
A volte, tutto d’un tratto, senza una causa visibile, si estende su di me un grande brivido di felicità.
Venendo da un centro di me stesso così interno al punto che lo ignoravo, e pur avanzando ad una velocità estrema, impiega un tempo considerevole ad espandersi fino alle mie estremità.
Questo brivido è perfettamente puro. Per tutto il tempo in cui si fa strada in me, non incontra mai alcun organo basso, né d’altronde di alcun tipo, e non incontra né idee né sensazioni, tanto è assoluta la sua intimità.
E Lui ed io siamo perfettamente soli.
Forse, mentre mi attraversa in tutte le mie parti, domanda a quest’ultime: «Allora? Come va? Posso fare qualcosa per voi qui?». È possibile, e che le conforti a suo modo. Ma io non ne vengo messo al corrente.
Vorrei anche gridare la mia felicità, ma che dire? è così strettamente personale.
Presto il godimento è troppo forte. Senza che me ne renda conto in qualche secondo è diventato una sofferenza atroce, un assassinio.
La paralisi! mi dico.
Faccio subito qualche movimento, mi cospargo con molta acqua, o più semplicemente mi corico sul ventre, e passa.
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Bonheur
Parfois, tout d’un coup, sans cause visible, s’étend sur moi un grand frisson de bonheur.
Venant d’un centre de moi-même si intérieur que je l’ignorais, il met, quoique roulant à une vitesse extrême, il met un temps considérable à se développer jusqu’à mes extrémités.
Ce frisson est parfaitement pur. Si longuement qu’il chemine en moi, jamais il ne rencontre d’organe bas, ni d’ailleurs d’aucune sorte, ni ne rencontre non plus idées ni sensations, tant est absolue son intimité.
Et Lui et moi sommes parfaitement seuls.
Peut-être bien, me parcourant dans toutes mes parties, demande-t-il au passage à celles-ci: « Eh bien? ça va? Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ici? » C’est possible, et qu’il les réconforte à sa façon. Mais je ne suis pas mis au courant.
Je voudrais aussi crier mon bonheur, mais quoi dire? cela est si strictement personnel.
Bientôt la jouissance est trop forte. Sans que je m’en rende compte, en quelques secondes cela est devenu une souffrance atroce, un assassinat.
La paralysie! me dis-je.
Je fais vite quelques mouvements, je m’asperge de beaucoup d’eau, ou plus simplement, je me couche sur le ventre et cela passe.
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Immagine: Isabelle de Borchgrave, paper sculptures