[Durante la pausa estiva pubblicheremo alcuni post usciti durante il primo anno di formavera, coerenti al percorso svolto finora e con il tema del prossimo ciclo. La redazione augura a tutti i lettori buone vacanze.]
da “Ombre per l’eternità”, traduzione di Diana Grange Fiori, Scheiwiller 1973.
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Ombre per l’eternità
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L’Oppiaceo che ferma il male alle viscere / ferma anche il Tempo / allunga le ore / innalza la Torre / e richiama i secoli andati / restituendo la città ai Templi e agli Dei /
Colui che la malattia in questi tempi oscurava / cui il proprio secolo recava ombra / doveva più d’un altro / sentire l’importanza dell’ombra / e meditava a sua volta di proiettare un’ombra / ma molteplice / ma incancellabile / e tale da non attenuarsi mai / non sminuirsi mai / non scolorarsi mai / ombra per sempre /
Là ove i desideri d’emulazione sono definitivamente spenti / in luoghi maestosi / destinati allo svolgimento d’episodi memorabili della vita d’eroe / e d’uomini fuori dal comune / su grandi piazze vuote / senza altri abitanti che alcune bianchissime statue / l’ombra si è insediata /
Come un brutto ricordo / come un rimprovero / come scialuppe sul greto / come una volta sul capo / come vecchi tenaci di cui non ci si può sbarazzare / Irregolari / severe / afflitte dalla stessa inumana serenità / che esce dalla bocca d’un cannone /
Simili alla relegazione / al ritorno insieme temuto e desiderato / a una sorveglianza occulta / a un destino e agli ostacoli che si presentano a un destino / simili alla malinconia che vede l’avvenire pesantemente velato /
Simili alla fatalità /
Simili al sottofondo della memoria e del risentimento / a rivendicazioni segrete / a desideri d’affermazioni iperboliche /
Simili alla profonda risonanza d’una sentenza in lingua straniera / udita una sera da un autodidatta ispirato /
Simili alla pace ombrosa di colui / che intende accettare nella vita solo grandezza e importanza maggiore /
Simili alla paranoia/
Simili a meteore che sappiano rimanere immobili / le ombre / le giganti / le pesanti ombre /
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Nella città dalle dimore cieche / isolati / imperativi / comignoli interminabili / simili a nomi babilonesi / smorti / eccessivi comignoli /
Obliqua / la loro lunga ombra / traversando la via senza passanti / nello spazio deserto /
come un molo dissennato s’avanza /
Ombres pour l’éternité
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L’Opiacé qui arrête le mal d’entrailles / arrête aussi le Temps / allonge les heures / élève la Tour / et rappelle les siècles révolus / rendant la ville aux Temples et aux Dieux /
Celui que la maladie en ce temps assombrissait / à qui son siècle portait ombrage / devait plus qu’un autre / ressentir l’importance de l’ombre / et méditait à son tour de projeter une ombre / mais multiple / mais ineffaçable / et qui ne s’atténuerait pas / ne passerait pas / ombre à jamais /
Là où les désirs d’émulation sont définitivement éteints / dans des lieux majestueux / destinés au déroulement d’épisodes mémorables de la vie de héros / et d’hommes hors du commun / sul de grandes places vides / sans autres habitants que quelques statues très blanches / l’ombre a pris place /
Comme un mauvais souvenir / comme une réprimande / comme des chaloupes sur la grève / comme une voûte sur la tête / comme des vieillards tenaces dont on ne peut se débarrasser / Irrégulières / sévères / affectées de la même inhumaine sérénitè / qui sort de la bouche d’un canon /
Semblables au bannissement / au retour à la fois craint et désiré / à une surveillance occulte / à une destinée et aux obstacles qui se présentent à une destinée / semblables à la mélancolie qui voit l’avenir lourdement voilé /
Semblables à la fatalité /
Semblables à l’arrière-fond de la mémoire et du ressentiment / à des revendications secrete / à des désirs d’affirmations hyperboliques/
Semblables à la profonde résonance d’une sentence en langue étrangère / entendue un soir par un autodidacte inspiré /
Semblables à la paix ombrageuse de celui / qui entend n’accepter dans la vie que grandeur et importance majeure /
Semblables à la paranoïa /
Semblables à des météores qui demeureraient immobiles / les ombres / les géantes / pesantes ombres /
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Dans la ville aux palais aveugles / isolées / impératives / des cheminées interminables / pareilles à des noms babyloniens / de mornes / excessives cheminées /
Oblique / leur ombre longue / traversant les rues sans passants /dans l’espace désert /
telle une jetée insensée s’avance /
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